Un papillon monarque butine une fleur

(Crédit: Tiago Fernandes)

Il y a quelques semaines, le temps était à la tempête de papillons ! En voici une preuve sur vidéo. Je visitais un sanctuaire de papillons, situé sur le sommet d’une colline près de Mexico, là où les monarques venant du Canada et du Midwest américain passent leurs hivers. Les petites bestioles se collent aux branches, en grappes si denses qu’elles font ployer les branches de sapins monumentaux. Lorsque le soleil réchauffe la forêt, les papillons se mettent à virevolter, se posant souvent brièvement au sol.

La visite était tout à fait saisissante : rencontrer ces insectes ayant effectué le plus long trajet migratoire sur la Terre, bestioles colorées, pas plus lourdes qu’un trombone, ayant sillonné tout le continent avant de se poser dans de petites zones de forêt alpine qu’elles visitent pour une toute première fois. (Ce sont leurs arrière-arrière-arrière-grands-parents qui ont quitté ce sanctuaire l’an dernier.)

Aujourd’hui, des représentants du gouvernement mexicain ont annoncé que les populations de monarques avaient chuté de 27 % en comparaison de l’an dernier. Ce n’est pas vraiment une surprise sachant qu’une tempête tragique a anéanti plus de six millions de papillons quelques jours seulement avant leur départ du Mexique pour un périple pluri-générationnel de quelque 5 500 kilomètres.

Toutefois, cela représente une baisse de plus de 80 % de leur population depuis les vingt dernières années. Les raisons sont multiples et variées : d’importantes tempêtes hivernales, l’éradication presque totale de l’asclépiade, cette plante hôte du monarque qui a pratiquement disparu de la plupart des aires de reproduction de l’espèce, en raison de l’usage laxiste d’un herbicide nommé glyphosate, ainsi que l’exploitation forestière illégale sévissant au Mexique ont conjugué leurs effets néfastes au point que les scientifiques envisagent l’extinction possible de l’espèce.

Quel dommage, n’est-ce pas? Heureusement, vous pouvez aider de plusieurs façons.

Tout d’abord, je vous invite à vous renseigner au sujet de groupes locaux épatants comme Alternare qui sont à l’œuvre sur le terrain depuis des décennies dans les collectivités avoisinant les sanctuaires mexicains et qui pourraient vraiment profiter de votre soutien !

Si vous demeurez au Canada, vous pouvez agir concrètement en participant à l’Effet Papillon! L’objectif : ramener les papillons dans notre voisinage, partout au pays, en commençant par cinq villes en 2017.

Pour connaître ce que vous pouvez faire dans votre collectivité, signez notre Manifeste Monarque, tout comme l’ont fait 10 000 autres personnes qui se sont engagées à aider les monarques et autres créatures dans leurs collectivités.

 

Jode Roberts est spécialiste en communications et coordinateur du Projet Pollinisateurs à la Fondation David Suzuki